Par David BIALECKI (ingénieur), Gilles GAUVIN (historien), Philippe VITALE (sociologue).
Dans le cadre des événements qui ont secoué notre île ces dernières semaines, nous ne pouvons rester indifférents aux causes qui les ont générées ni rester en retrait d’une réflexion relative à « la préparation de l’après » en termes de méthodes, outils et actions concrètes.
Aussi, nous vous proposons de retrouver ici notre contribution. Cette démarche est globale et nous a semblé nécessaire pour apporter des éléments au débat et ne pas rester de simples spectateurs frustrés de ce qui se joue. Mais, elle sait aussi toute la modestie qui doit l'habiter car elle ne peut être exhaustive tant dans ses interrogations que ses réponses.
Il s'agit, en effet, d'appeler à initier une Conférence Territoriale rénovée (donc pas au sens de la Conférence Territoriale de l'Action Publique - CTAP), qui doit s'imposer au regard des discours faisant état du besoin de justice et de confiance. Le document propose une lecture éclairée par un regard croisé de la sociologie et de l’histoire des enjeux et des questionnements de l’action publique locale pour que cette dernière puisse accompagner la structuration du territoire afin d’accueillir un projet pour La Réunion.
Il ne s'agit donc pas d'un programme politique, ni non plus d'un projet de développement, mais bien d'une réflexion posée sur la capacité actuelle de notre territoire à faire émerger un projet global pour le développement de La Réunion.
En effet, à partir des quelques enjeux fondamentaux pour La Réunion, quel regard peut-on porter sur l'efficacité et l'efficience de l'action publique et notre organisation territoriale ? Comment organisons-nous le fonctionnement de nos différents niveaux de démocratie locale ? Quelles réponses mutualisantes initier? Quels sont les éléments sur lesquels agir pour essayer de restaurer ce besoin de confiance et de justice, notamment à travers une gouvernance renouvelée ?....
Comme vous le constaterez, tout cela n'est pas exhaustif et s'inscrit plutôt sur un moyen et long terme et ne vient pas interférer avec les réponses nécessaires et immédiates attendues par la population de la part notamment l'Etat associé aux collectivités.
C'est d'ailleurs le sens des diverses rencontres initiées ces derniers jours avec les "gilets jaunes".
Mais il faut préparer cet "après", notamment avec cette idée de conférence territoriale (ou conseil consultatif ou tout autre nom qu'on voudra bien lui donner) qui devrait réunir l'ensemble des composantes de la population (élus, monde économique, chambres consulaires, territoriaux, l'Etat, universitaires, monde associatif...) pour discuter, valider, piloter et contrôler l'état d'avancement du PROJET REUNION et de son système partenarial.
C'est ce premier niveau d'interrogations que nous soumettons ici pour susciter un débat introspectif sans tabou, dépassionné et serein sur le socle nécessaire à mettre en oeuvre pour que l'action territoriale soit propice à un développement endogène régional durable .
Par ailleurs, une phase ultérieure complémentaire devra plus spécifiquement proposer un regard critique dédié à nos politiques sectorielles pour envisager le renouvellement opérationnel de leur mise en œuvre.
A noter enfin, que nous ne pourrons pas nous affranchir de notre environnement régional dans la définition du PROJET REUNION, soit le bassin sud-est de l'Océan Indien avec notamment une focale sur le département de Mayotte...
Parabole chinoise
« Je te donne un œuf, tu me donnes un œuf. Chacun de nous repart avec un œuf.
Je te donne une idée, tu me donnes une idée. Chacun de nous repart avec deux idées. »